Les armoiries de Dunkerque
Dès le Moyen Âge, les échevins dont les fonctions s’apparentent à peu près à celles du conseil municipal actuel apposent un sceau sur les actes officiels. Le premier sceau dunkerquois connu est fixé au bas d’une charte datée de 1226, confirmant les privilèges des habitants de la ville. Il porte un poisson debout entouré de l’inscription SIGILVM DE DVNKERKA ;
Au début du XIVe siècle, ce sceau est utilisé en alternance avec un autre représentant saint Éloi, évêque, assis sur un siège dont les bras se terminent par des têtes de dragon ; de chaque côté du saint, on retrouve le poisson debout.
À la fin de ce même siècle, apparaît un écu très voisin des armoiries actuelles puisque « La partie supérieure est d’or (1) au lion rampant (2) de sable (3) (…) et la partie inférieure d’argent (4) au bar demi-pâmé (5) ».
Au XVIe siècle, deux nouveaux sceaux sont adoptés, l’un pour les actes intrernes à la ville, l’autre pour les affaires extérieures. Le premier acte daté de 1510, conserve pour emblème central saint Éloi, debout dans une niche, placé entre deux écussons : celui de gauche est dentelé et porte le lion rampant (2) de Robert de Cassel, celui de droite est coupé (6) avec, en chef (7), le même lion rampant (2) et, en pointe (8), le poisson demi-pâmé (5). Le second sceau daté de 1535, représente le poisson demi-pâmé (5) placé entre deux écussons identiques à ceux figurant sur le sceau « ad causas » de 1510.
Une transformation importante s’opère en 1558. Le sceau a cette fois, non plus la forme du bouclier mais celle de l’écu moderne. Il porte à la partie supérieure, le lion passant (11) et, à la partie inférieure, un poisson pâmé (5). De plus il a un support : « Un homme marin, voguant sur la mer armé d’un badelaire (10) recourbé qu’il tient levé ; il est cuirassé, le casque au panache flottant taré de front (11), ouvert et sans grilles ; il a les manches retroussées et les bras nus, et il tient de la main gauche les courroies qui soutiennent l’écusson ».
En novembre 1696, un édit royal ordonne l’enregistrement de toutes les armoiries existantes. C’est à cette même époque qu’elles son blasonnées et coloriées. Celles de Dunkerque le sont en septembre 1697 : « Le poisson… devint officiellement un dauphin… l’homme marin armé… fut alors dessiné de profil, visière baissée à quatre grilles, revêtu d’une cuirasse, de brassards, de gantelets ».
Enfin, par ordonnance royale de novembre 1815, Louis XVIII confirme cette disposition en autorisant la ville de Dunkerque à porter les armoiries suivantes : « D’or (1), à un lion passant (11) de sable (3), coupé (6) d’argent (4), à un dauphin couché (12) d’azur (13), crêté et oreillé de gueules (14) ».
Depuis cette date, les citations et les décorations obtenues par la ville sont venues compléter le blason : « Dunkerque a bien mérité de la patrie », citation décernée en septembre 1793. « Ville héroïque, sert d’exemple à toute la nation », citation décernée le 20 octobre 1917, du fait des bombardements qu’avait dû affronter Dunkerque depuis le début de la guerre.
Cette même Première Guerre mondiale vaut à la ville trois décorations : la « Distinguished Service Cross » remise le 18 mars 1919 par l’amiral Keyes au nom de George V, roi d’Angleterre, la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur remise le 10 août 1919 par Raymond Poincaré, président de la République et enfin, la Croix de Guerre, obtenue par ailleurs une nouvelle fois lors de la Seconde Guerre mondiale et remise le 12 juillet 1947.
Les armoiries telles qu’elles sont représentées ici ont été revues par Robert Louis (1902-1965) selon les règles héraldiques.